Appareil Simple

Spirit Horse, 2ème!

« alors c’était comment cette fois ci?! »

et oui, je reviens de Spirit Horse. j’y suis toujours en fait. enfin… bon, on se comprend. et j’ai besoin d’écrire ce qui m’habite encore aujourd’hui.

ce fut évidemment plus doux que l’année dernière, pas d’évanouissement, pas de trauma, ok pour la boue (oui j’y ai même marché pieds nus), ok pour l’eau à 10 deg, tout ça était déjà intégré, compris par le corps.

pour moi comme pour les enfants d’ailleurs

dès que nous sommes arrivés, tâm est descendue de la bagnole en courant les bras en l’air :

JE SUIS LIBRE JE SUIS LIBRE JE SUIS LIIIIIIIIIBBBBBBBBRRRRR

(j’ai même pas entendu la fin…)

rien que ça et j’avais déjà le coeur au bord des yeux. la chiale quoi. oui ce fut plus doux, plus simple que l’année dernière. mais j’ai appris beaucoup de choses sur moi et sur l’univers. je vous raconte ?

ndlr : je vous raconte en plusieurs fois finalement parce que le post en est à 400 pages, et c’est trop je trouve ;p

donc la première chose que j’ai apprise c’est… que… bah

j’adore être à poil

hahahahaha! je sais, dit comme ça, on s’en fout. mais j’ ai compris un nouveau truc sur mon corps : je l’aime. je l’aime depuis longtemps, vous le savez, mais là, la frontière de ce que j’appelle mon corps s’est déployé.

cet été on a beaucoup parlé de body positive. j’en suis très heureuse mais ça n’est pas exactement mon propos ici : la beauté du corps, de mon corps, ne m’intéresse plus trop. j’ai mis du temps à appréhender son contour, son androgynie tubulaire (pas de sein, pas de taille, pas de hanche, pas de cul… dis comme ça…. mais qu’on se fait chier! hahaha), jeune adolescente, je voulais même me faire scier les tibias pour les rallonger (… nan mais sans déconner!); mais surtout, mais surtout, j’ai mis du temps à ressentir mon corps. et quand j’arrive à Spirit Horse, quelque chose de spontané se met en place. j’ai envie d’être nue.

 

être

nue

 

 

alors j’en suis pas au naturisme partagé. je ne me mets pas nue avec les autres membres de la communauté (juste sur la toile… hahahah), mais qui sait ça viendra peut être. 

donc voilà, la nudité, ça n’est pas juste pour montrer son corps, c’est pas juste pour dire qu’on le trouve beau (et sexy), c’est juste pour le « vivre », de manière finalement très naturelle. universelle. je viens d’ailleurs de découvrir qu’en anglais, « simple appareil » se dit « birthday suit ». bah c’est ça je dois renaitre quand je suis nue. 

Quand je danse aussi d’ailleurs! je vous avais parlé d’un cours de danse, assuré par Alex (prof de danse), son mari Joe et leur fils Jake aux percu. c’est une danse « intuitive », libre et méditative, basée sur 5 rythmes différents du corps, passant du calme quasi plat à la transe. on n’apprend aucun move, ça n’est pas du tout technique, c’est juste du ressenti, du temps présent, au contact de la musique (live donc). et quelle musique. c’est astral ce truc! tâm est venue avec moi, elle était affolée au début : on était en retard et arriver dans une hutte en bois avec des hippies dansant les yeux fermés autour du feu, ça fait un peu bizarre. « mais je fais quoi? » « ce que tu veux! allez, ferme les yeux! » on s’est retrouvées 1 h30 plus tard totalement vidées et heureuses. émues que la danse puisse se pratiquer ainsi, nous emmener dans espace là : son corps. je vais essayer d’en trouver sur Paris. c’est trop beau!

 

Parce que au delà de la nudité, au delà de Spirit Horse, c’est un apprentissage considérable d’habiter son corps avec amour. parce qu’en plus, l’amour ça se déploie! et je le souhaite à ma fille (bon léo il y a juste aucun problème hein) comme à vous tous.tes!

 

Il y a 7 ans / Bouche 69 commentaire(s)

69 commentaire(s)

  • Ah ça me parle !
    Alors moi je suis pas encore hyper à l aise avec mon Corps (il n y avait aucun on jusqu’à 16/17 ans mais c est plutôt apres enfin bref
    ) et j y travaille mais j’adore etre a oilp. Alors sans trop y croire avec L on voulait se trouver une crique pendant les vacances pour pouvoir se baigner à oilp et se sentir libre aussi. On a pas trouver de crique mais une plage de dingue un peu caché, un peu naturiste aussi et on était 10. J étais un peu réticente, L pas du tout et puis j’ai sauté le pas et en fait c était bizarre. Bizarre de se sentir aussi bien. De se sentir aussi libre face à cette nature et de ne faire qu’un avec elle. J’ai adoré.

    • oui on a des blocages qui je pense sont à la fois naturels (on passe tous par une période de pudeur, de laquelle parfois on ne sort plus), comme societaux : le corps doit être « beau », celui de la femme doit être en plus sexuel. on en oublie le corps comme organisme naturel et vivant. et s’en rendre compte passe parfois par cette épreuve du feu : se mettre nu.e!

  • Bonjour Maï, et à tous et toutes

    Ces mots m’aident beaucoup! Merci
    J’ai pas mal travaillé en photographie sur mon corps après avoir été diagnostiquée sur une pathalogie chronique incurable. Au commencement quelque chose m’empêchait; et puis il y a eu une rencontre avec un maître de stage (dont j’ai déjà parlé sur un autre post) qui m’a poussée ou tirée (va savoir) qui a libéré la peur. J’ai produit beaucoup d’auto portraits où on voit le corps (souvent morcelé) pour parler de la façon dont je me le suis réapproprié, puis ensuite l’autre et le monde pour activer quelque chose et enfin revivre.

    Lors de la première présentation de ce travail, j’ai vu l’émotion chez les spectateurs; ça m’a aussi émue. Mais tellement!
    Et quand je lis tes mots, je me dis qu’il faut que je continue… car j’en comprends encore autre chose avec ce recul.

    Merci Maï!

    bises à tous et toutes

    • J’y reviens pour te répondre mieux (je suis un peu lente dans l’expression) ;
      avant l’image du corps, il y a ce qu’il manifeste, nous dit tout doux au creux de l’oreille. Cette envie et ce plaisir que l’on ressent à être nu.e par exemple; mais ça peut aussi être des ancrages profonds comme la peur (d’être vu.e par exemple), des systèmes (culturels) qui nous entravent.
      Enlever un vêtement pour être en contact avec les éléments, le regard … nous amène à ressentir, à vivre cette frontière d’avec le monde à travers la peau de façon plus sensible.
      Alors quand je vois l’image que tu mets en couverture du post, je vois cette « fusion » avec le monde, et c’est la suite logique de mon projet car après l’enfermement du corps (à travers le morcellement et les cadrages serrés sans contextes, il y a une réouverture au monde).
      Je me rends compte donc que ce qu’il y a encore des verrous qui n’ont pas sautés ( mais c’est en train de se faire) puisque je n’avais pas été et photographié le corps nu dans le monde; mais quelle belle perspective!
      J’en suis très émue.
      Mille mercis !

  • j’adore la tête de Tam sur la 1ère foto 😀 !!
    en fait j’aimerai bien essayer, mais sans « public » non plus 😉 … un des trucs que je préfère quand il n’y a PERSONNE à la maison, c’est de pouvoir me balader à oilp, tranquilou 🙂
    je pense qu’au grand air, les sensations ne peuvent être que meilleures, mais bon, faut passer le pas du « on » peut me voir 😮 !!

    hâte de lire la suite de ton retour à Spirit House ♥

    • coucou courbesgeneraeuses
      il y a un jour quelqu’un qui m’a dit :  » ah mais tu sais, ça a jamais tué personne de voir des fesses!  »
      😉
      pour moi le plus agréable est le contact avec l’eau (en rivière en mer ou en piscine)… c’est incroyablement doux!
      bises

    • oui je comprends tellement. dis toi juste que tu as plus à gagner de faire cette expérience qu’à perdre à être vue. et puis que ca t il se passer si on te voit? bah en fait peut être que tu ne sais même pas! allez go go go

      • faudrait que je tente ça un de ces 4, à Montalivet (camp très connu, je crois, de naturisme, à 1h30 de chez moi 😉 ) … pour l’instant, jsuis frileuse 😀 (mais je crois qu’en fait, à oilp, on a – curieusement – moins froid)

        • bah à poil, originel, on est dans une posture mentale et physique d’ouverture, donc oui on a moins froid qd on accueille! rien que ca c’est une expérience!

  • mais oui ! la nudité c’est tellement agréable (dans la nature, je me souviens d’un bain de minuit nue, quel plaisir : sensations décuplées de l’eau sur la peau). appréhender et aimer son corps c’est vrai que ce n’est pas simple, on est toujours critiques, et parfois ces derniers temps (l’âge aidant ? j’ai 40 ans aussi) quand je ne vois que les défauts, je me dis hey, ton corps fonctionne bien, tu as tous tes membres, il te permet de bouger (un jour j’ai eu le genou cassé et j’ai expérimenté comme c’est la m*** d’avoir un dysfonctionnement), aussi aime-le, prends-en soin. après se libérer du regard de l’autre, ça vient aussi. quel bel apprentissage pour Tâm. bisous !

    • oui l’âge aide beaucoup! et c’est tellement quand on arrrive dans cet espace mental ou l’on considère son corps de cette manière : avec un grand MERCI!

  • Oh cette bouille de ta fille ! J’adore, on la sent bien dans ses baskets.

    Pour avoir été élevée dans une famille qui prône le naturisme « at home » pour se baigner surtout (chacun fait ce qu’il veut en somme) c’est un beau cadeau que tu fais à tes enfants, ca permet vraiment de ne pas être trop pudique et d’assumer le Corps Humain dans sa globalité, pas seulement le sien, mais aussi celui de l’autre, de ne pas avoir peur de la nudité, des différences.
    Bref vivons à poil quand on en a envie !!

    bisous

    • ah oui ah tiens dis m’en plus? leo par ex. n’aime pas me voir à poil en ce moment. je respecte par ce qu’il y a des passages à respecter peut être. mais je veux bien en savoir plus sur ton expérience. merci!

      • je rebondis car je suis issue d’une famille qui partait tout les étés dans un camping naturiste. j’ai eu l’habitude de voir beaucoup de gens nus de tout âge en étant enfant.; je les observais c’est sûr, mais étant dans la même position qu’eux (nue!) ça n’était jamais du voyeurisme. par contre, peut être comme léo, j’ai été dérangé plusieurs fois par la nudité de mon père. on ne peut effectivement pas imposé sa nudité, dans n’importe quel contexte. il y a aussi peut être quelque chose de plus délicat avec le sexe opposé… bizarrement maintenant à l’âge adulte, je ne pratique plus le naturisme, et n’en ressens pas l’envie. pourtant je comprends bien le sentiment de plénitude que tu décris !

        • merci Rose, ca m’éclaire bcp! et ressens tu cette plénitude en dehors de la nudite. est ce que ca t’a appris qqchose sur ton corps une tu peux retrouver sans etre à poil?

          • je ne sais pas pour cette question de plénitude. je la ressens aussi quand je suis habillée ! ce que je veux dire, c’est que ça ne me passe même plus par la tête de me baigner nue par exemple, mais je ne saurais pas dire pourquoi. par contre ce que ça m’a appris, c’est plus au niveau de l’autre. je veux dire qu’en ayant vu ces corps, tous différents, j’ai compris que l’idée qu’on se fesait d’un corps quand il est habillé est toujours « plus » (plus moche, plus beau, plus fantasmé, plus effrayant…) que quand il est nu. Quand il est nu, en fait, il n’y a plus rien à cacher, tout est là, et puis c’est tout ! C’est un corps quoi ! ça revient aussi au fait que voir des corps évoluer et vivre dans des activités quotidiennes, les désexualisent. c’est sûr que cet aspect a dû m’apporté une autre vision de mon propre corps aussi.

  • Bonjour bonjour…
    C’est intéressant cette question de la nudité et comment chacun(e) la vit, la nudité pour moi c’est au ressenti de chacun. C’est fou comme on est déconnectés de nos corps souvent, je l’ai été longtemps (trop de pudeur, un corps trop imparfait à mon sens, ça alors ? comment ? on me dit dans l’oreillette que je ne suis pas la seule…).
    Et puis il y eu le yoga, et le chemin vers le lâcher prise (le chemin est long hein !) et apprendre à ressentir et à aimer son corps comme il est et le voir évoluer avec bienveillance…
    Et puis une grossesse et la sensation d’un coup d’être passager de son corps parce que beaucoup de changements mais là , avec chance ça s’est passé dans la sérénité et l’acceptation, avec toujours le yoga en fil rouge…
    Et puis le besoin de me reconnecter à mon corps d’après bébé, et la découverte de la trancedance et là une sorte de libération incroyable avec le droit et l’accueil de toutes les émotions : joie, colère, bien-être, tristesse, plénitude, transe…, ça finit par être presque une expérience via le corps mais bien au-delà du corps.
    Je comprends ce que vous avez ressenti avec Tam en pratiquant ça, c’est fou non ?
    La belle journée !

    • oui c’est fou, et c’est dans ce sens où je dis que le corps se déploie en même temps qu’on le « vit » ca n’est pas qu’une enveloppe, c’est cr qui permet cette experience de s’aimer en même temps qu’on se dissout dans l’univers! la grossesse permet cette expérience d’aliénation et de don. c’est comme ça qu’on donne vie non?

  • Je me rappelle t’avoir rencontrée lors de l’événement « photo à 20 ans » chez Seymour et m’être dit que, justement, tu habitais ton corps (j’ai fait un lapsus avec coeur au début..). Tu dégageais quelque chose de super doux, incroyable et assez intimidant à vrai dire. La question d’être juste dans son corps me semble très difficile avec la pression interne qu’on se met et externe de la société, des looks « à la mode », de ce qu’on apprend à trouver beau au lieu de se dire simplement que c’est beau parce que c’est là 🙂 Bref, j’apprends à être habitée plutôt qu’à vouloir être belle/parfaite (et c’est dur de lâcher prise) et tes posts m’y aident 🙂 Merci !

    • merci Marion! oui nous avons ce travail de nettoyage à faire. la presse dite féminine est à la fois un miracle et une catastrophe. il y a des prises de conscience mais c’est que je me porte bien mieux depuis que je minimise les contacts avec tous ces messages normatifs. c’est une question de santé! et tu sais quoi, personne ne m’a jamais reproché d’être trop comme ci ou comme ça depuis. à part… les personnes qui justement ont un problème à résoudre. allez travaillons à changer notre propres paradigmes. ca fait un bien fou. et c’est doux!

  • Choqué, pré ado d’apercevoir le sexe de mon père. La nudité n’était pas quelque chose de naturel pour lui, tout comme pour ma mère. A ma puberté, le sentiment d’être passager de mon corps (comme le dit ema) , ne sachant pas trop où il allait. Plus tard, Ernestine Ruben m’avait demandé de poser nu. Je ne m’en sentais pas capable. De la pudeur, de la timidité, impossible d’être sous le regard des autres, voyeurs. J’avais eu du mal à refuser et elle avait respecté ce refus.
    Encore plus tard, une croisière à la voile en méditerranée, garçons et filles nus. Un sentiment exaltant de liberté, d’un corps déployé, selon ton expression. Et maintenant, pas vraiment d’expérience d’être nu dans la nature à part de mini moments, pas d’expérience de voir d’autres corps nus inconnus.( ! 😉 ) Mes préférences, ( paradigmes normatifs ? sans doute ! ) font que j’éprouve plus de plaisir devant un corps conforme à mon idée de la beauté. En même temps, je pense que la vue d’un corps assumé, dérogeant à mes critères, et habité par un être heureux et bien dans sa peau ne me gênerait pas. Ce n’est qu’une supposition ! Pas sûr que je ne sois pas gêné par un être qui serait obèse, dégoulinant de chair et de plis. Mais cet être serait-il vraiment heureux. Je pousse à l’extrême mon raisonnement.
    Je ne me suis jamais baladé nu devant nos filles. Etre nu, exposé devant le regard d’inconnus ne fait pas, non plus, partie de mon expérience et me gênerait dans un premier temps, je crois, bien que le regard des autres personnes nues ne soit pas voyeur, d’après une discussion que j’ai eue avec des amis qui séjournent régulièrement dans le camp naturiste de Montalivet. Et enfin, bien sûr, c’est le pied de nager nu.
    Belle photo de toi, Mai. Elle me fait penser à la petite sirène d’Andersen !

  • Hello! Bon alors Birthday Suit…j’adore, tellement juste ! Je viens d’une famille de pudiques et je ne le suis pas…c’est à dire que je pourrai me balader à poils mais parce que mon mec est pudique (même si je sais que me voir à poils lui plait) et nager j’en rêve!! Mais là je réfléchi et je me rends compte que je n’ai jamais eu l’occasion de faire ça vivre à poils….alors faudra que je trouve, une belle occasion. La danse….justement hier j’ai assisté à la présentation de saison de notre super Centre National de chorégraphie (Pôle Sud), j’ai d ailleurs pensé à toi et à tes vidéo sur MR Ramirez car l’artiste associé cette année est Amala Dianor (un bijou de chorégraphe formé par les danses urbaines)….. je me suis rendue compte que je ne m’autorise pas à prendre un cours de danse (j’en ai fait petite et je trouve tous les moyens pour aller danser certains soirs avec mes cop’s) parce que justement mon corps est fragile (dos-genou) pourtant à chaque fois que je vais danser à un set de DJ j’ai l’impression de recharger les batteries de la vie! Alors c’est vraiment super de lire ton retour de Spirit Horse et de nous inspirer comme ça! ❤❤❤…merci!!

  • Je partage ici deux références qui me viennent à l’esprit …..voilà un spectacle programmé cette année

    http://www.pole-sud.fr/component/flexicontent/item/779-saison1718-lisbeth-gruwez-we-re-pretty-fuckin-far-from-okay?Itemid=168 qui raconte les angoisses par le corps (beaucoup moins joyeux que ton propos Mai) l’extrait vidéo que j’ai vu hier m’à beaucoup impressionnée et interrogée….

    Et aussi je suis en train de finir ce roman http://www.quaidesbrumes.com/ouvrage/9782207135945/treize-jours

    qui woufffff est complètement ahurissant…le récit de la séquestration d’une femme et le récit de sa libération….comment faire avec son corps et celui des autres (son mari et son enfant) quand ton corps à été investi par les ravisseurs…très dur mais très fort et très beau! D’ailleurs j’attends avec impatience qu’un éditeur traduise son essai Bad Feminist en français! Voilà voilà…le corps cette sacrée histoire 🙂

  • Je viens de lire ton interview sur le voyage et je lis ce post. Et j’ai l’impression de vivre pas mal de choses en commun (l’envie de contact avec la nature, le besoin de plus de liberté mentale et physique, voyager pour s’imprégner des lieux plus que pour tout découvrir du coin….) et je me demande si c’est le cheminement normal d’un être humain qui approche les 40 ans et qui se pose beaucoup de questions avant de les atteindre?Sinon pour ce qui est de la nudité et de la danse, j’aimerais passer le cap pour libérer ce corps, ça me semble être une clé…Merci encore une fois de partager ton expérience!!!

    • c’est notre chemin de grandir. avec des étapes qui sont universelles. la 40aine aide c’est sûr! mais j’espère que cette quarantaine là peut aider d’autres générations à d’autres étapes de leur développement! ❤️

  • c’est fou car je trouve que ces photos nues sont tellement pudiques mais surtout intimes du fait que ça se voit qu’être nue est là pour être un moment à soi

  • « Quand ton corps a été investi par les ravisseurs … »
    Il m’a semblé intéressant de le rapporter ici l’extrait d’un livre d’Aldo Naouri. Il apporte une explication parmi d’autres ( une parenté bien que très éloignée avec cette histoire d’enlèvement dont il est question dans le livre mentionné par Juliette ) et n’excuse en rien le comportement de certains hommes d’aujourd’hui : « On sait tout d’abord que l’hominisation a entraîné la mort d’une quantité considérable de femmes. La station debout a en effet produit chez elles des déformations du bassin qui n’ont permis la survie que des seules femmes destinées génétiquement à accoucher de manière très prématurée (…). Ces femmes sont donc devenues rares. Et comme elles se sont mises à être les seules femelles dans le règne animal à ne pas avoir d’œstrus, elles ont rapidement rendus fous, par leur perpétuelle disponibilité sexuelle, ces mâles qui ont passé leur temps à les rechercher et à les consommer sans jamais plus se préoccuper de leur assentiment que de ce qu’allait éventuellement perpétrer leur acte. » Le corps, la génétique et ce qui se passe plus ou moins consciemment dans la tête des hommes ont ils opéré un ancrage anthropo-onthologique dont il est difficile de sortir ? Espérons que des prises de conscience, à bien des niveaux, nous conduisent vers une libération des têtes et des corps !
    La nudité, le paradis perdu ! « Nous avons perdu très tôt notre innocence – non nocere, ne pas souffrir. À peine avons-nous eu conscience de nos manques et de notre nudité que nous étions chassés du jardin d’Eden. Nous sommes encore ce bébé, nu et dépourvu, fragile et désemparé : si avide d’aimer et d’être aimé qu’il ne tient pas davantage compte de l’autre que de lui-même. Il ne se connaît pas ; plutôt il ne sait de lui que ses besoins immédiats. ( la Pornéia (amour besoin) du bébé suçant le sein de sa mère) Il ressent une soif que rien ne semble jamais pouvoir désaltérer. »
    Catherine Bensaïd
    La société de consommation a tout compris de cette soif, de ces besoins immédiats. Elle s’en délecte, l’entretient et cela même jusque dans la gratuité des services qu’elle nous propose.(moteurs de recherches, réseaux sociaux, …) Nous pensons que tout cela nous est offert gratuitement, mais en fait, pas folle la guêpe, c’est parce que nous sommes les produits. Le corps comme objet, comme marchandise.

    • je suis tellement d’accord avec cette idée. l’insécurité vécu dans le corps nous « permet » de produire cette société où nous tentons sans cesse de nous retrouver protégés. consommation, consommation. or rien ne remplace rien. d’où la nécessité de grandir. je prépare un post un peu la dessus. à très vite!

    • Mais oui….Edouard….on eput d’ailleurs éclairer nos lanternes sue le sujet du corps féminin dans la société patriarcale en lisant Ceci est mon sang d’Elise Thiebaut ou la Bd de Liv Stromquist L’origine du monde…elle parlent de l’évolution de l’homme comme facteur de servitude de la femme à l’homme….et pour la douleur ou la violence on peut aussi lire les très bien textes de Ta Nehisi Coates (bon je suis libraire alors je parle de ce que je lis…ça fait un peu lourd, non?) Qui parle très bien de ce rapport au corps…de la violence que le corps des Afro Américains portent en eux parce que l’esclavage à inscrit cette violence…..mais voilà c’est magique de parler de tout ça ici et de partager, merci à tous et merci Mai!

      • De la nudité au corps et du corps au rapport au corps entre genres. Mais non, pas lourd du tout de parler de ce qui passionne, quand bien même les relations entre l’homme et la femme ne sont pas toujours aussi simples et légeres comme on aimerait qu’elles le soient ! Merci beaucoup Juliette pour ces références ! C’est noté !

      • L’évolution de l’homme comme facteur de servitude, pas uniquement de l’homme dominant la femme, mais d’une minorité contrôlant les data ( les data ; si c’est gratuit, c’est que tu es le produit ! ) l’intelligence artificielle (les algorithmes, …), la bio-technologie et dominant le reste de l’humanité. Zuckerberg a tout compris !
        Litre et écouter Yuval Noah Harari : « L’humain pourrait-il être dépossédé de la conduite du monde par l’univers numérique qu’il a créé ? L’auteur de « Sapiens », professeur d’histoire à l’Université de Jérusalem revient avec « Homo Deus », et dresse plusieurs scénarios sur l’avenir du monde. » https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/anticiper-lavenir-avec-yuval-noah-harari

  • Hello
    Comme Rose, j’ai été habituée à voir des corps nus. Mes parents pratiquaient le naturisme sur la plage, pas en camp naturiste. A la maison, c’était habituel de se voir nus, sans gêne et sans pudeur, sans exhibition non plus. Simplement comme quelque chose de naturel en fait.
    En grandissant, je me suis aperçue que ce qui était naturel pur moi, « voir mes parents nus » , connaître le corps nu de mes parents, ne l’était pas du tout pour mes copines de classe.
    Et que cela restait encore assez tabou. Pas facile de faire admettre que cela existe simplement, quand toutes tes copines adolescentes n’ont jamais vu le corps nu de leur mère ou de leur père, et que la porte de la salle de bain est systématiquement verrouillée (ce qui n’a jamais été le cas chez nous).
    A l’adolescence, je me souviens n’avoir pas trop aimé fréquenter les plages naturistes avec mes parents. J’aurais de loin préféré être sur la plage des « textiles » (hé oui, on dit comme ça…). Avoir mon corps qui se transformait, les seins et les poils qui apparaissent, tout d ‘un coup ça me mettait mal à l’aise dans le rapport au corps nu.
    A l’age adulte, et encore maintenant, je me ballade nue chez moi, même si les volets sont ouverts. Je me moque que mon voisin puisse apercevoir un bout de fesse.(de toute façon il ne regarde pas puisqu’il tond sa pelouse !). Mon fils qui a huit ans me voit nue aussi, pour l’instant ça ne le gêne pas. Le rapport au corps nu est et reste quelque chose de simple et naturel.

    Pour autant, ni moi, ni mes soeurs ne pratiquons le naturisme à l’âge adulte (ça doit sauter une génération …).
    Et pour avoir été gênée à l’adolescence, je veille à respecter l’autre dans sa pudeur. On peut être soi même tout à fait à l’aise nu, mais l’autre qui nous regarde peut être gêné de nous voir nu.
    Je n’impose pas ma nudité à l’autre, je ne force pas l’autre à être nu si il n’en a pas envie.
    La pudeur est un rapport très intime au corps.

    Aujourd’hui, il m’arrive encore de voir mes parents nus quand je vais chez eux, et que l’on se croise le matin dans la salle de bain. Ils ont plus de 70 ans et ça ne nous gêne pas du tout, ni les un, ni les autres. C’est notre rapport naturel et familial.
    Par contre mes parents ne sont jamais nu devant leurs petits enfants, et ne vont jamais sur la plage naturiste avec eux.

    Etrangement, le sein nu des femmes allaitant, m’ a parfois gênée. Et je suis une femme, et j’ai allaité. Comme si soudain, j’étais projetée malgré moi dans l’intimité de l’autre sans avoir donné mon accord. Je me souviens que cela m’ a perturbé de soudain voir les seins de femmes, étalés, alors que dans un tout autre contexte elle n’auraient jamais dévoilé ainsi leur poitrine.
    C’est peut être très con, mais du coup quand j’ai allaité, j’avais toujours avec moi un grand foulard en mousseline de couleur que je mettais par dessus mon bébé. Ainsi je l’allaitais tranquille, sans donner à voir et sans être vue. J’avais peut être besoin de garder ce merveilleux moment d’intimité pour moi, tout simplement.

    Et j’aime être nue sous les draps, me baigner nue dans la mer, sentir le soleil chauffer ma peau nue. Le corps nu de l’autre contre ma peau.
    Ton bébé tout nu en peau à peau, quel frisson d’émotions.

    • ahhh ton bébé nu contre toi…
      c’est passionnant ce que tu me raconte. ce corps en contact avec lui même « sa » naturalité, « son » confort, et en même avec les autres. avec mille situations différentes et des réponses qui doivent respecter le soi comme l’autre à chaque instant. merci frida!!!!

  • « JE SUIS LIBRE rien que ça et j’avais déjà le coeur au bord des yeux ». Nous parleras-tu plus profondément de cette/ces émotion/s, de cette/ces pensée/s derrière ce cœur au bord des yeux ?
    Ce qui s’est vécu en toi, en Léo, à ce moment précis de sa joie et ce qui s’est dit en toi sur le moment et peut être après ? J’imagine l’intensité de la joie. Le cœur (comme les larmes) au bord des yeux. Que se passait-il dans ce cœur ? Comme d’hab, ce que tu écris nourrit tout un champ de réflexions et d’interrogations en moi qui ne demandent pas forcément une réponse. Bon week end à toi et à toutes/tous.

  • Une autre pensée.
    La sensation de bien être nu dans le milieu aquatique, est ce que n’est pas tout simplement très primaire, très instinctif.
    Un souvenir animal de notre bien être bébé dans le ventre de notre mère, bercé en milieu aquatique.
    Un retour aux sources, en somme qui rejoint bien l’idée de birthday suit.

  • L’été, lorsque les températures sont favorables j’adore être topless. Surtout en fin de journée, avec les doux rayons du soleil qui caresse ma peau. Je me sens libre, légère, désirable peut-être un peu aussi, sereine car en plein contact avec l’air, l’eau de mer. Dans l’eau c’est encore mieux, on se dépouille de tout, on rend notre corps à la nature, on nettoie, on rafraichit. Je sais pas on ne fait qu’un avec l’Univers à ce moment-là, rien n’est mieux ou moins bien, rien ne perturbe. Tu te régénères. Hâte de lire tous tes autres post sur Spirit Horse, plein de bises et j’espère à très vite.

  • Je me rends compte que je distingue ma pudeur de mes complexes. En gros, je ne serai pas (ou presque pas) pudique si je n’étais pas complexée par mon gras, mes poils, mon manque de conformité aux « canons ».
    Et pourtant. La maternité m’a apporté un rapport beaucoup plus serein à mon corps : il est puissant, et beau, puisqu’il a donné naissance à un être merveilleux. Et il se trouve que je vis tout prêt de la plage. Pas de nudité pour moi, mais envie de passer de bons moments, sans me préoccuper de cacher tous ces bourrelets, toutes ces ‘imperfections » qui sont moi. Pas envie de transmettre un truc négatif à ma fille du genre cacher sa cellulite, rester sur sa serviette parce que le maillot n’est pas « frais » (l’expression n’est pas très heureuse, désolée !). Je veux pouvoir jouer au ballon, aux raquettes, à ramasser des coquillages en laissant bloblotter ce qui bloblotte, en étant libre de mes mouvements dans un bikini qui ne cache pas mes défauts mais surtout ne me comprime pas.
    Par contre, je dois avouer que ma pudeur s’agace de plus en plus devant les torses nus masculins dans l’espace public. J’aimerais oser, quand je les croise, me mettre topless dans la rue pour leur rendre la pareille et voir les réactions…
    Merci Mai pour cet article, hâte de lire la suite du Spirit Horse 😉

  • Enceinte pour la première fois, je passe beaucoup plus de temps à être nue qu’avant. Parce que j’ai l’impression d’être une petite fille qui découvre un nouveau truc, qui se rend compte que « oh mais attends, ça c’était pas comme ça avant ?! ». J’aime bien regarder. Toucher.

    Et pourtant, le chemin est long jusqu’à la pleine acceptation de ma nudité, alors que celle de mon conjoint, complètement à l’aise avec ce qu’il est, ne me dérange absolument pas du tout au quotidien. D’autant plus que je viens d’une famille où, quand nous étions petits, ma mère/mon père prenait le bain avec nous – certains trouveront sûrement ça étrange, mais je vous assure que ça n’a rien de glauque !- ou bien n’étaient absolument pas pudiques.
    J’ai vu mes parents nus gamine, et puis mon père a changé de vie et forcément, « l’occasion » ne s’est plus présentée. Ma mère, elle, s’est déshabillée plusieurs fois devant moi, et mon blocage n’est arrivé qu’à l’adolescence.

    Alors peut-être que Léo en est à ce stade. Ce moment où on n’est plus trop à l’aise parce qu’on perd une certaine naiveté vis-à-vis d’autrui, où on repousse « la simplicité » de l’être. Bof. Je ne suis pas psy. Mais c’est comme ça que je vois ce que moi j’ai vécu. Le fait de ne plus vouloir voir ma mère, de ne pas comprendre (à l’époque) ce qui la rendait si ouverte à l’idée que ce ne soit pas « dérangeant » d’être nue. Et pourtant : elle avait raison et j’admire toujours autant son aisance à assumer tout ce qu’elle est.

    Bref, tout ça pour dire que : oui, cette légèreté, cette simplicité, cette nature, c’est ce qu’il faut ! Et qui sait, il me reste trois mois pour prendre mes jambes à mon cou – enfin, essayer, parce que j’ai bien du mal à voir mes orteils – alors peut-être que j’irai sur la plage au bout de la rue, d’où les touristes ont fui, plonger et mon gros bidon, et ma tête un peu trop remplie de complexes, et que je t’enverrai la preuve !

    Des bises, merci pour tes bouffées d’air frais 🙂

    • c’est marrant la seule fois que j’ai accepté de passer nue c’était enceinte de tâm.
      et oui apres chacun son rythme, ses dé-blocages. chaque chose en son temps. je trouve libérateur de juste seulement en parler et les différentes expériences données ici sont absolument fabuleuses. merci d’avoir partagée la tienne!

  • « Naiveté vis-à-vis d’autrui perdue » « « la simplicité » de l’être repoussée. » Oui ! Pas psy, moi non plus, mais quand on se relie à soi, à son passé, on peut sentir cela. Une plus grande conscience de soi, du regard de l’autre, une difficulté à appréhender son corps, son être, une part en nous qui se protège, qui ne veut plus être à nu, concourent à cette innocence perdue, un « paradis perdu. »
    La remarque de Sabrina m’interpelle. Egalité entre genres, jusqu’à la puberté des filles : topless pour tous jusqu’à un certain âge ! Je comprends que vous soyez gênée par cette impudeur des hommes dans l’espace public. Une affaire d’éducation ! Se mettre topless pour une femme dans le but de leur rendre la pareille… ? Je doute de l’efficacité de cet effet miroir qui n’en serait pas vraiment un ! Je pense aux Femen en écrivant cela. Il y a un discours et une démarche chez elles avec laquelle on peut être d’accord ou pas, ( je ne me suis pas assez penché sur cette question pour avoir un avis ) qui n’ont rien à voir avec ces hommes contagieux à eux-mêmes et qui, en public, se sentent à l’aise, réjouis, dilatés !

  • Après, c’est aussi une question de culture et aussi de conditionnement ! Les comportements ne sont pas les mêmes d’un continent à l’autre ! Et faut-il absolument se conformer à une norme établie par qui ? Où est la liberté ? Mais je suis trop bavard !

  • J ai lu relu ton post et les com…mais je ne voyais rien me concernant. Ma nudité???? Mon rapport à ma nudité???
    C’est en lisant le com d Anna que les souvenirs et émotions me reviennent. Mes parents n avaient pas de problème s à.se.montrer nus devant moi. Mais ma mère m a toujours dit que j etais moi hyper pudique…
    Quand j ai eu mon premier fils je me souviens que je voulais vraiment prendre une photo de nous 3 à moitié nu…un jean pour les parents et moi portant mon fils peau contre peau. Et puis j ai pris aussi le bain avec mes fistons. J ai des photos et c est vrai que c était d un naturel hallucinant pour moi.
    Mais est arrivé le.moment oû j ai eu un vrai problème avec mon corps….trop maigre à l époque. J ai voulu faire de la danse orientale et je me.souviens qu’ il était très très difficile pour moi de me regarder dans la grande glace. Je dansais mais regarder les autres.
    En fait pour pouvoir vivre sa nudité parfaitement il faut déjà être à l aise avec son corps…ce qui n était pas mon cas.
    Je me souviens d un post de Lili qui parlait de son corps et qui ne se voyait pas comme sur ses photos…ben c était moi complètement…
    Ce rapport au corps est quelque chose de fort. Je commence à me voir telle que je suis ….nue ou pas…et puis il faut avouer que les changements ne sont pas facile non plus à accepter…
    Bref c est encore du boulot tout ça?
    Merci Mai de me permettre de me confronter à toutes ces émotions

  • Ça fait 6 mois que je fais de la danse libre, Et…je kiffe, mais tellement!
    Et ce qui est drôle c’est qu’on m’a conseillé ce « cours » lors d’un MBSR que j’ai fait…après que tu nous en aies parlé et que tu m’aies encouragée en commentaire à le faire! 😀
    Je serais curieuse que tu nous en fasses d’autres retours ici si tu retentes l’expérience!

  • Être nue c’est pour moi renoncer à toute forme de rempart, de protection. C’est être entièrement vulnérable. Nue je ne peux plus tricher, camoufler, arranger.
    Je n’aime pas l’image que je vois dans la glace quand je suis à poil. J’y vois tout ce qui n’est pas comme ça devrait être. J’y vois un grand buste, des petits seins, de trop gros bras, pas assez féminins. Des fesses pas assez rebondies, des cuisses trop grosses. Et parfois du poil! Beurk…
    Quand je me regarde nue – ce que je déteste faire- je me dis: « s’ils savaient. »
    Me voir nue est alors un rappel que je triche lorsque je ne le suis pas. Je choisis mes habits, ma carapace pour cacher ces imperfections, mettre en valeur ce que je peux, masquer le reste. Je me dis que ce « reste » ne les regarde pas.
    Pourtant si je me force à me regarder comme je regarderais une amie, je me trouverais plutôt bien. Grosse je ne le suis pas, féminine je le suis malgré mes gros bras et mes petits seins. En plus j’ai des amies bien en chair que je trouve magnifiques, des amies pas féminines que je trouve extrêmement belles.
    Alors pourquoi quand je me regarde moi je n’aime pas ça? Parce qu’au fond ça ne dépend même pas de mes caractéristiques physiques réelles et objectives. C’est mon rapport à moi-même que je vois quand je me regarde nue. Le fait que je pense que je ne suis pas suffisante, que je dois agir, modifier quelque chose pour m’intégrer, être aimée.
    Pourtant je vous assure j’ai ENORMEMENT progressé la dessus. Mais mon corps nu, celui que je pense être sans rempart est lui-même encore un rempart.
    J’ai une cicatrice au milieu du front depuis la veille de mes cinq ans parce qu’un garçon m’a lancé un « t’es pas cap de xxx » et qu’évidemment ne pouvais pas laisser ça en l’état !
    J’ai une petite cicatrice sur le genou, une épine de rose s’y est plantée alors qu’on récupérait des pétales avec une amie d’enfance pour faire du parfum.
    J’ai des vergetures sur le haut des cuisses et des fesses, parce qu’enceinte de Victoria j’ai vécu une folle histoire d’amour avec Ben&Jerries. Ma cicatrice de césarienne ressemble par moment à la bouche du Joker parce que je n’ai pas suivi les recommandations de repos après la naissance compliquée de Mathilde.
    Mon corps raconte milles et une histoires, il porte certains marqueurs aujourd’hui il en portera d’autres demain. Le vouloir parfait (ie comme dans les magazines photoshopés) c’est vouloir gommer son histoire. Je n’ai pas envie de ça.
    Alors je vais faire l’effort de me voir comme une autre, avec empathie. Pour habiter ce corps avec amour comme tu le dis très joliment Mai. Tout un programme! 😉

    • ah mais monica si on se voyait comme nos ami.es nous regarde, tout serait simple! ❤️
      d’ailleurs c’est comme ça que j’ai appris à me méfier de moi même. de mes jugements sur moi même.
      comme dit brené YOU ARE ENOUGH!
      (and more than that a mon avis… ma chère amie!❤️)

  • En te lisant Mai, je pensais juste à la sensation du corps dans l’eau en étant à poil….tellement enveloppante et sensuelle à la fois! Moi aussi ça me renvoi au birthday suit 🙂 Pour faire un parallèle ça me renvoie toujours au ventre de la mère, au foetus flottant dans son p’tit cocon et à la naissance. Le bonheur que ça doit perte de naître dans une piscine, non? le même que nager à poil ? !! 🙂

    Merci mon ton partage , j’ai beaucoup d’admiration pour ton cheminement !

    • merci nina! et oui bien sûr être à poil dans l’eau c’est toujours se donner la possibilité de nous laisser bercer, pour renaitre. j’avais une amie qui regardait son mec prendre un bain dès qu’il avait un problème existentiel à résoudre. ça l’attendrissait énormément. c’est beau non?! bise et merci Nina pour ton message

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