Tout est relatif
mais pas que.
Bon vous voyez là, ce rectangle, il est factuellement gris. Et tout aussi factuellement, il est clair sur un fond noir et foncé sur un fond blanc. C’est pour cela qu’en matière de couleurs, tout est à la fois factuel et relatif. J’espère que ça va vous faire comprendre plein, plein de choses sur le choix de vos couleurs maintenant. Rapportez vous toujours à la RELATION entre la couleur elle-même et celle de votre peau, de votre style de votre identité, bref à VOUS au sens large.
J’en profite pour revenir sur cet article du Elle, qui a fait scandale il y a 10 jours. Si vous ne le connaissez pas, je vous laisse le lire ici (ça fait 4 pages hein, pas 1).
Ayé? Alors? Je voulais laisser un peu de temps passer. Mais ouais mais ouais, c’est vrai ça. j’ai balancé entre 2 gênes véritables : celle de voir publié un papier aussi dérangeant (Audrey Pulvar a dit « stupide », hein) et celle de savoir son auteure, attaquée de toute part.
ça arrive à tout le monde de faire des choses connes. ça arrive aussi d’avoir des propos/réactions inconsciemment mais profondément racistes. Je m’en suis rendue compte il y a quelques années, lorsque 4 pompiers noirs sont venus me secourir. j’étais en Guadeloupe, il fallait m’emmener aux urgences. Rien de grave hein et tout s’est bien passé. Mais j’ai eu une petite réaction de peur. WOOOO MERDE!!!! je me suis sentie tellement nulle. ça n’a duré qu’une fraction de seconde, mais ça a existé. En décorticant, je me suis rendue compte que c’était du à mille choses mais … là n’est pas le propos.
Bref, ça arrive aussi à tout le monde d’être emporté par son enthousiasme « ohohohOOOhooo, c’est trop énorme ce que je suis en train de faire là » et de ne pas se rendre compte qu’on part comme une flèche sur la route de droite et non à gauche (message subliminale)(hahahhaha), et de heurter par maladresse; ça arrive à tout le monde d’avoir un fond Blanc et d’écrire un article Gris en y voyant quelque chose de flamboyant et de ne pas comprendre qu’un Noir ne l’entendra pas de la même manière. Mais en même temps cet article était profondément Gris, je veux dire, intrinsèquement et factuellement débile, et que mesdames du Elle.fr, il faut le reconnaitre et ne pas uniquement lever l’étendard du « mais, vous n’avez pas compris, on les adore les noirs ». Moi aussi je suis allée en Guadeloupe.
ça sert à quoi le surmoi? le repentir? l’intelligence de vos lecteurs?
J’adorerai savoir ce que vous en pensez.
Voici la réaction du New York Times, celle du Huffington Post, celle d’Audrey Pulvar, de la rédaction du ELLE, de la journaliste.
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42 commentaire(s)
Coucou Timaï, je n’arrive pas à lire l’article, il faut un compte google pour y accéder.
Même pas au courant de la polémique..tout ce que je sais c’est que chacun perçoit un propos par rapport à son vécu
Maintenant il y a des choses qui sont moches et c’est pas relatives, on fait tous des trucs pas beau, la vraie beauté c’est de le reconnaitre, de comprendre et d’avancer…
Non, non, l’article de Elle a simplement été retiré du web…
on vous a scanné l’article. ça marche? des baisers
Ben voilà Elle une fois de plus pris en flagrant délit de schizophrénie : voiloir être à la surface de toutes les tendances tout en gardant de la soit-disant profondeur. C’est comme ça, me semble t-il, que cet article a été tourné : la rédactrice a voulu traiter comme une tendance et en toute légéreté une non tendance pour le coup très politique. Erreur sur toute la ligne, merci Audrey Pulvar.
Après, ça me hérisse autant que quand Elle alterne le « spécial rajeunir » et les articles « belle à tout âge sans toucher son visage » ou le « spécial minceur » avec le « ras-le-bol des régimes, soyons nous-mêmes ».
A force de traiter tout sujet comme une tendance, on laisse écrire n’importe quoi, comme si tout ça était sans gravité…
Je pense qu’on est ici dans l’hypersensibilité (« L’hypersensibilité représente une sensibilité plus forte que la moyenne à des stimuli, sensibilité autant physiologique, biologique que psychologique. Ceci conduit à une amplification des phénomènes et de leurs conséquences, positives ou négatives. ») Je comprends donc la réaction des personnes concernées. Ce n’est pas agréable de se voir, encore et toujours, mettre dans des petites cases sous prétexte que l’on a telles origines ou tel sexe. Je ne comprends pas la tendance à vouloir tout classifier et donc fermer.
Bonjour Timai, je n’ai pas trop compris l’histoire du message subliminal… Des précisions?
ps: Ton blog est vraiment top, j’adore!
hahaha : @ Justine : je parle d’élections présidentielles ;p
@ Sib : je suis d’accord et pas d’accord, parque l’on est effectivement plein de choses en même temps : française, asiat, mère, femme, etc… et que donc si l’on met bout à bout tous les qualificatifs, on se retrouve chacun singulier et par nature « inclassable ». mais en même temps, traiter de la différence de couleur de peau, peut aider à y voir plus clair, à ne pas occulter les choses. c’est aussi à force d’interdire ces débats, que nous sommes loin en France, très loin je pense d’élire une ou une noir(e) aux présidentielles. en revanche, ces débats demandent à mon avis beaucoup de réflexion parce que justement nous sommes très en retard et qu’il y a tout un tas de choses inconscientes qui se sont installées. Mais franchement comparer Nicki Minaj et Julia Starr Jamoi, c’est comme comparer Lady Gaga et Garance Doré parce qu’elles sont blanches.
@ Olympe : hyper intéressant, ah c’est comme ça que tu vois le ELLE? oki.
disons que y’a toujours une ambiguïté entre ce qui est de l’ordre du « politique » et celui de la simple tendance.
Bien d’accord sur la zone grise, n’empêche que quand on est une institution, ça semble toujours étonnant que des sujets ultra-sensibles soient traités de façon aussi peu « news »…
Sinon une jolie découverte sur ce sujet, sur TumblR (peut-être connais-tu) :
http://ofanotherfashion.tumblr.com/
De quoi justement changer la perspective … 😉
que si j’osais ,je dirai que cela manque de clairvoyance..de professionnalisme..que je ne suis pas journaliste mais que réfléchir , être pro, et par exemple remplacer tout le NOIR de son papier par BLANC l’aurait peut être aider a y voir clair.En transparence,
Oui l’article scanné fonctionne, je viens de voir qu’il y avait plusieurs pages, je file le lire!
Je crois que le message subliminal c’est un ticket pour la Hollande…
A propos de l’article Elle. Imaginons que ca dise:
« La classe Gay » et qu’il montre en détails des looks de 4 vedettes pd.
Ce serait pas un article homophobe non? Tout le monde sait bien que les 4 types en photos sont pas représentatifs de toute la communauté. non?
J’ai peur de pas trouver cet article choquant. suis tout seul?
Je suis d’accord avec Olympe, je n’ai pas lu l’article en entier, mais viens d’écouter la réaction d’Audrey Pulvar, et je crois que Elle s’est un peu ridiculisé sue ce coup là ! A force d’aborder des sujets comme des choses légères et des tendances, on en arrive à aborder des sujets graves et dire des énormités sans s’en rendre compte. Je suis totalement d’accord avec cela.
Bonjour Timai!
Je pense qu’on demande trop souvent aux Noirs d’être plus intelligents, plus compréhensifs, plus dans l’empathie qu’à n’importe qui d’autres au monde face aux attaques débiles(pour mémoire le mec de Guerlain qui s’en sort comme une fleur), injures raciales, indélicatesses ou « maladresses » de personnes soi-disant bien intentionnées… Pourquoi? Pour moi c’est difficile de relativiser un tel ramassis de clichés, de bêtises et de suffisance(« code blanc »OMG…). Et bien que je sois ce qu’il y a de plus blanche, mon ressenti ne sera jamais gris sur le sujet. Je trouve tout cela injuste, toujours devoir pardonné…
Un Noir est juste ben… noir, pour moi : sa couleur ne m’indique rien de plus que la concentration de mélanine dans sa peau.
La couleur quelle qu’elle soit est belle, juste une histoire de mise en lumière. Mettons en lumière la couleur!
Bref bisous bisous rien à voir mais j’adore ton blog, j’adore, j’adore…
j’ai surtout trouvé que c’est un article de qualité très moyenne, on dirait que c’est la course à utiliser le plus de mots branchés possibles et aussi le plus de références et d’idées possibles. ce qui fait qu’a la fin ça laisse une grande impression de flou et de ‘de quoi ça parlait vraiment au fait?’
je comprends la réaction des personnes concernées, car l’article donne vraiment l’impression que cette personne ne sait pas de quoi elle parle et du coup en parle mal.
Je ne comprends pas bien non plus…
Le politiquement correct fait parfois plus de mal que de bien, ce serait intéressant de savoir ce qu’en pensent les intéressées!
Hmmm… Je suis plutôt d’accord avec Truc-Anh, je n’ai pas trouvé ça choquant.
On parle de look, donc on a le droit de faire un groupe de gens qui ont la peau noire, non? Comme on peut faire un groupe de gens qui sont très maigres, comme on peut faire un groupe de gens blonds, etc…
Et puis les allusions aux « racines » (un boubou, un collier de coquillage, une créole de rappeur) c’est pas vraiment à côté de la plaque non plus : ce genre d’accessoire ira toujours mieux à ma copine ivoirienne qu’à moi (blanche/chatain/yeux clairs) Idem pour les couleurs flashy ou la coiffure afro !
Je pense que la journaliste a voulu mettre en avant les filles black stylées dans un monde où paradent les mannequins à la peau diaphane…
Enfin j’en sais rien…
Gloups.
je viens de voire sur le lien qu’il y a plusieurs pages ! et donc que ca ressemble a un dossier special black (avec des « explications » et des arguments »…) et effectivement c’est pas tres subtil.
Je pensais qu’il y avait juste 4 images… !
Je pense aussi que chaque personne est inclassable. Il y a le vécu. Et puis les origines ne sont pas toujours visibles. J’ai vécu à la Réunion quelques années. J’ai grandit dans la mixité et je sais que là bas on peut être blond aux yeux bleus et descendant d’esclaves. Donc la couleur de peau n’est pas forcément un critère de choix mais comme c’est ce qui se voit, les gens font des amalgames. Je ne sais pas si c’est très clair !
Tu as parfaitement raison. Le débat est important pour faire avancer les choses. Les gens ne sont même plus conscients d’agir de manière raciste en faisant certains raccourcis (les noirs dansent mieux, les asiatiques sont des bourreaux de travail et j’en passe). Et quand je vois les réponses de notre pays, comme la parité ou la discrimination positive, je reste dubitative. Vouloir forcer les gens ne fait rien avancer. Ils faut qu’ils l’intègrent et pour ça il faut en parler.
@ Mina : je pense que la colère et l’indignation qui ont suivi la parution de l’article étaient légitimes. qu’on soit d’ailleurs noire, blanc ou bleu, on est tous « concernés ». mais ensuite, qu’est ce qu’on fait de « ça »? est ce qu’il y a moyen de s’élever, d’apprendre … et de pardonner?
@ Clou : « dans cette Amérique dirigée pour la première fois par un président noir, le chic est devenu une option plausible pour une communauté jusque là arrimée à ses codes streetwear. » mais enfin…
@ Truc-Anh : je respire 😀
@ Sib : c’est très clair!
J’ai pas lu et j’avoue un peu mon agacement vis-à-vis des journalistes. La journaliste du Elle n’est peut être pas très fine mais le Elle est un magazine qui parle de mode de tendance … J’ai toujours habité Paris dans le 18ème et les gens vivent ensemble, tant bien que mal. Oui tu parles avec un accent oui ta couleur de peau est différente oui ta religion est différente et cela peut être autant de qualité que de défaut. On est toujours l’étranger de quelqu’un. J’ai dû mal à croire à la sincérité d’Audrey Pulvar et je pense que ce genre de déclaration est du pain béni pour sa propre publicité.
Une chose est sûre c’est que l’article en question manquait cruellement de professionnalisme, et était bourré de clichés assez simplistes.
Je suis d’accord sur le fait que tout le monde a le droit de faire des erreurs, même cette « pauvre » journaliste qui se croit « branchée », mais bon on arrive quand même à un sacré degré de bêtise sur ce coup là.
C’est épuisant de constater qu’on en est toujours réduit à vouloir ranger les gens dans des cases… Pour ma part je boudais le Elle ces derniers temps, je le trouvais un peu planplan et surtout beaucoup trop classificateur, et suite à cet article je suis arrivée à un point de non retour. Le « Elle » et moi c’est bel et bien terminé!
Avoir peur de quatre pompiers noirs en Guadeloupe il faut le faire Timai! Mais il est vrai que nous avons tous nos à-prioris et nos petits clichés à nous, sur ce point je te rejoins (au passage je suis métisse).
En tous cas merci pour ton blog et ta sincérité. Belle journée…
Bonjour Timaï,
Ce que je trouve dommage, c’est de ne plus avoir accès à cet article. Effacé, enterré, zou ! Il n’a jamais existé et sera oublié d’ici une semaine. J’avais sincèrement envie de le lire et de le réfléchir. Et là, je n’ai accès qu’à des commentaires et des impressions sur un article défunt. Frustrant, donc.
Vivant à Paris ce que je constate, (localement,) c’est que les styles hyper branchés du moment (je l’appelle « bobos-parisien-international » tout en m’habillant pareil hein ! C’est juste par manque de vocabulaire) sont utilisés par des CSP + allant à l’école bien longtemps. Ces personnes sont métisses, noires, blanches, asiatiques, abricots, prunes, cerises… Ce qui les rassemblent, c’est cette volonté de créativité et de distinction féroce.
Pour moi ce serait donc un mouvement qui transcende les origines et les couleurs. Il y aurait une nébuleuse « hype », valorisée par les magazines et la blogo, qui se reconnaît dans la rue, par une certaine fringue et le port du sac, le vernis chanel/opi/essie et le rouge à lèvre bien rouge (quoique c’est en train de passer pour le rouge).
Ensuite qui proportionnellement relève des catégories CSP + et accède plus facilement aux études supérieures ????
J’ai eu accès à l’article ! je retire la première partie de mon commentaire. Je file le lire ! Merci !!!!!
Il faut dire qu’on a un président qui n’a pas hésité à dire, devant des milliers d’étudiants africains de Dakar, que l’homme noir n’était pas rentré dans l’Histoire alors pas étonnant que des « journalistes » se permettent d’enchaîner les clichés racistes sans vergogne…
Que cette histoire serve de leçon aux prochains journalistes qui voudront écrire sur les « blacks » ou sur la mode « ethnique », chaque mot a un sens. Dans un monde parfait ce serait super d’arrêter de pointer du doigt les noirs et qu’on les félicite/complimente sans pour autant souligner leur race, comme a dit Omar Sy sur sa nomination aux Cesar: « Oui, je suis black, mais pas que… »
Je suis abonnée au ELLE, chaque semaine je vois les articles qui sortent et c’est une bonne idée d’avoir pris l’initiative de faire un papier mode sur les noirs américains (surtout qu’ils ne font que très peu de sujets comme ça), mais la journaliste est partie sur ses a-prioris, des clichés basiques et a juste montré son ignorance sur cette culture. Collier de coquillage, créole de rappeur… et j’en passe, OMG. Je suis noire et rédactrice et ça me choque de voir qu’une rédaction puisse laisser passer des choses comme cela. C’était un bon sujet mais hyper mal écrit, mal documenté et honteux qu’en 2012 on en soit toujours à ces mêmes problèmes racistes.Il est temps que les mentalités françaises passent à la vitesse supérieure !
Je suis tout à fait d’accord avec toi Timai, sur ce terrible inconscient raciste (ou plutôt xénophobe, je dirais) qui sommeille en chacun de nous et qu’on voit parfois ressortir avec horreur. Pour moi, le problème, ici, ce n’est pas tant que la journaliste se soit dit un instant « oh j’ai une super idée, je vais parler de la mode des noires ! » (même si, bon, hein), mais ce qui me gène c’est qu’elle ne se soit jamais rendue compte, en l’écrivant, en le relisant, en le re-relisant, que c’était complètement con… (tant sur le fond que sur la forme, d’ailleurs : « ses cheveux pink ont mis le feu au fash pack » ?!) Même chose pour ses supérieurs qui eux non plus ne se sont jamais arrêté de lire en disant « attends, mais…c’est totalement raciste, on peut pas publier ça ! Vite, un article sur les rondes qui s’acceptent avec Scarlett en ouverture ! ».
Plus j’y pense et plus je me dis que c’est la rédaction de Elle en entier qui a merdé, pas seulement la journaliste. Et puis cette façon de gérer la crise : « ah mais non, on est pas racistes c’est vous, bande de Martin Luther King hystéros qui n’avaient rien compris ! ». C’est dommage.
@timai et lola : une pièce importante du puzzle http://www.afrosomething.com/article/quand-le-magazine-elle-parle-des-%C3%A9g%C3%A9ries-noires-et-tombe-dans-le-racisme-ordinaire
je suis d’accord avec mina c’est bizarre c’est comme si on prenait moins de pincettes avec les noirs et quand ils sont pas contents oups c’est qu’ils sont trop susceptibles.ils doivent pardonner, et rapido même quand on les brûle encore. il y’a toujours en 2012, des nègres littéraires (expression qui touche directement à l’esclavage), des bonbons Haribo « tête de nègre » (pas tête de niak ou de youpin ?) etc, c’est un vrai problème. en occident tout ce qui tourne autour du terme « noir » a une valeur négative, suffit d’ouvrir un dictionnaire pour voir. Quand on parlait de racisme structurel…
il faut éviter de faire des lectures 1er degré de certains évènements. cet état d’esprit qui consiste à insinuer que » oh ces noirs exagèrent » me laisse perplexe. l’article que j’ai lu est raciste, c’est un racisme structurel qui n’inclut d’ailleurs pas forcément son auteure. vous imaginez une seconde un article parlant d’arabes (nous sommes une communauté à part entière) » jusque là arrimés à leur survêtement Lacoste », de Juifs à leur ci, d’Indiens à leur ça. on traite pas les sujets avec des « gens » comme ça, c’est nul. le terme « arrimés » est déjà en lui même dépréciateur et méprisant. si on ajoute à ça la généralisation et je ne parle même pas du reste.
le racisme ordinaire est un fléau, le banaliser ne fait qu’attiser les frustrations et le sentiment d’exclusion déjà bien palpables.
Salut Timai, Salut les filles,
Inconscient? Surmoi? C’est clair ces noires z’ont encore pas encore intégré les « codes blancs » de la psychanalyse pour être capables de « prendre du recul » sur cet article, pas raciste du tout, juste maladroit hein?
Je ne suis pas noire. Je précise au cas où. Mais je trouve cet article révoltant: c’est l’arbre qui cache la forêt. Je fais tjs preuve d’empathie. Là, je me mets à la place de cette journaliste quand elle pense au plan de son article, quand elle fait ses recherches, quand elle essaie de formuler ses phrases. Quand elle se relit. Quand elle l’imprime. Quand elle le fait relire. Et à aucun moment elle ne s’est posée la question?? Ce n’est pas un doute de quelques secondes. Ce n’est pas une mauvaise pensée passagère. Ce qu’elle a écrit, a été pensé, lu et approuvé.
Non je n’ai pas de compassion pour cette journaliste. Je suis persuadée qu’elle ne risque pas sa place. Cet article ne sera bientôt pour elle qu’un mauvais souvenir. J’espère seulement que ça fera émerger chez elle une nouvelle mentalité. Malheureusement j’en doute.
On ne peut pas tout excuser.
Love Peace and <3
Doréemine
‘Je suis noire et rédactrice et ça me choque de voir qu’une rédaction puisse laisser passer des choses comme cela.’ – Christell
Moi aussi, je suis indienne et ancienne rédactrice et cela me stupéfie aussi. Et moi aussi je suis abonnée au ELLE (en Angleterre) mais je ne trouve pas que la réponse de la rédaction ait été satisfaisante.
Pourtant j’ai beaucoup apprécié vos réflexions humanistes et généreuses, Timai. Si la journaliste/la rédaction avait montré autant de humilité, ou de sincerité, peut-être que la colère générale aurait été moins?
@Doréemine
Je suis tout à fait d’accord avec toi. De A à Z.
Le fait que l’article ait été écrit puis lu ET validé ET publié est déjà lamentable mais en plus, leurs « mots d’excuses » sont une honte absolue. Elles enfoncent le clou plus qu’autre chose…et je ne parle même pas de ceux qui pourraient ne pas trouver tout ça choquant… ( je suis blanche aussi, je précise ).
@Olympe
Pareil, tout pareil, je suis tout à fait d’accord. Ca me rappelle leurs numéros spéciaux « états généraux de la femme » où quasiment toutes les propos ( louables en général ) mis en avant étaient littéralement pulvérisés quelques pages plus tard à grand coup de botox, ménagère parfaite et évidemment le toujours vaillant régime. Le mot schizophrène est celui que je cherchais. Merci !
@Timai
Merci pour cette article car figure toi que l’info n’était pas encore arrivée à Brussels, ( oui, j’aurais pu écouter france inter…)
Et je ne le dis jamais assez, ton blog est top. J’admire les gens comme toi qui se lance, dans le vide. Oui, pour moi, être aussi sincère sur un blog, c’est un peu comme se jeter dans le vide, et moi je suis trouillarde…donc bref, RESPECT.
Le dernier et pas des moindres :
MERCI AUDREY !!!
PS un mot d’excuse parmi tant d’autres : ( attention ça pique )
http://lascandaleuse.com/2012/01/25/on-a-attendu-elle-fr-nous-a-enfin-repondu/#comment-955
Je pense que la journaliste n’avait pas conscience de ce qu’elle a écrit, et c’est précisément là que le bât blesse … Moi aussi j’ai des réactions instinctives qu’on pourrait qualifier de racistes, alors que j’étudie les discriminations et les genre. Je n’y peux rien, j’ai grandi dans une société où j’ai baigné dans des représentations qui produisent ces réactions instinctives. Mais j’y réfléchis et j’y travaille.
C’est ce que j’aimerais qu’il se produise avec cette journaliste, et avec sa rédaction : qu’elles prennent conscience du racisme latent des propos (intégrer les « codes blancs » ? noir = « streetstyle » = jeans & t-shirt XXL ?) car ce racisme biaise même son analyse de la mode !
Les noires auraient changé leur style vestimentaire depuis Michelle Obama ? Mais qui sont ces noires ? Quel point commun entre des descendants d’esclaves qui sont nés aux États-Unis comme leurs parents, grands-parents et arrière grands-parents, et des africains fraichement émigrés ? C’est là que je suis d’accord avec Audrey Pulvar. On laisse croire qu’il y a une homogénéité dans la « communauté noire » alors que pas du tout. Il peut y avoir plus de points communs entre des WASP de New York et des descendants d’esclaves vivant dans la même ville, qu’entre ces derniers et des immigrés sénégalais/camerounais/etc.
Peu importe le magazine, tout propos doit être mûrement réfléchi. Dommage de se servir de la mode comme d’une « excuse » à la bêtise ! Il y a des sujets qu’on ne peut pas traiter à la légère, c’est un fait.
C’est sûr que cette phrase elle fait bondir : les afro-américains ont toujours été les rois de la sape, et on sait bien que c’est au fin fond de Brooklyn qu’on trouve les styles les plus fous et les plus affirmés.
Bon, eh bien certes Valérie Toranian a une vision très étriquée et incomplète des looks dans la communauté noire, si pour elle Black = streetwear. Mais comme préjugé racial ya bien pire….
Je vais arrêter d’argumenter, parce que bon, quand même, cet article était mal ficelé et le manque d’excuse d’ELLE est condamnable. (j’aime bien me faire l’avocat du diable, mais en fait je trouve cet article plus que déplacé)
Haha, comment te dire mon étonnement au fil de la lecture quand je pensais qu’en ce début tu nous parlais de ton métier?
Perso j’ai été vraiment choquée par cet article (et je ne suis pas noire hein). Comment peux-t-on véhiculer autant de clichés en 1 article? Je veux dire qu’en tant que journaliste d’un mag aussi lu, aussi connu, elle porte la responsabilité de ses écrits et du message qu’ils véhiculent. La « laïcité » est un sujet sensible en France. A la lire, on se croirait au temps de la ségrégation. Parce que le lien humain s’est trouvé heurté dans sa vision noir vs blanc de l’article.
Comme l’auteure l’explique, elle s’est surtout inspirée de la culture américaine, ce qui n’a pas lieu d’être en France. D’où la mauvaise lecture de son article. D’où les vives réactions. Autant le « melting pot » US est fier et coloré, autant la France n’assume pas sa diversité.
Je pense que ceux qui ne comprennent pas sont ceux qui sont loin d’être concerné par le racisme latent bien enraciné et surtout bien entretenu (par qui, c’est un autre vaste débat!).
Bref, pour reprendre le terme de Patricia Ahanda d’Afrosomething
( http://www.afrosomething.com/article/quand-le-magazine-elle-parle-des-%C3%A9g%C3%A9ries-noires-et-tombe-dans-le-racisme-ordinaire?fb_ref=.Tx6P4_HsPSF.like&fb_source=profile_multiline) nous avons là un cas de « racisme ordinaire ».
C’est jamais bien méchant, mais les effets dévastateurs. L’effet papillon vous connaissez?
Je ne cautionne pas.
Merci Audrey Pulvar.
Certes cet article est maladroit, un concentré de crétineries en tout genre et effectivement mal ficelé. Et la direction de Elle dans tout ça, elle ne s’est pas sentie un brin réac ? Bon moi, tout ça me fait ricaner, mais le thème du racisme qu’on aborde est à mon humble avis à prendre avec des pincettes. Timai, parle nous encore de couleur et encore de couleur, ça casse l’ambiance cet article.
merci pour tous vos commentaires. je pense qu’on est pas rendus.
@ nigelle : je comprends. c’est vrai quoi, ce blog parle de belles choses, et que du coup cet article ne répond pas à certaines attentes « de beauté ». mais je crois qu’on ne peut pas réfléchir à la beauté, sans parfois toucher à des choses plus laides. d’un point de vu très personnel, c’est important pour moi aussi de ne pas « répondre aux attentes ». on en reparlera peut être. bref, c’est parfois bien de regarder à la frontière ce qu’il s’y passe. et je pense que c’est bien de rester vigilants, de parler de beauté en faisant sauter les clichés. pour s’émerveiller d’autant plus sur des choses auxquelles on n’avait pas pensé. plein de bises!
J’ai lu, c’est du ELLE tout simplement, un ramassis de clichés, destinés à un certain lectorat, malheureusement je pense qu’ils sont restés bloqués sur une certaine période.
Il y a toujours un moment où ça sort, perso je ne le lis que rarement ( d’ailleurs je ne lis plus la presse féminine depuis quelques années après avoir été une fidèle lectrice presse de mes 14 ans à mes 29 ans, trop de lieux communs et de répétitions) et seulement les dernières pages.
Audrey a dégainé ouch.
Le devoir d’un journaliste quand il traite d’un sujet même dans un magazine de mode c’est d’avoir un minimum de connaissances du sujet qu’il aborde, en l’occurrence la culture africaine, c’est juste navrant de s’arrêter à la surface des choses.
Ton article m’a évoqué ceci, et je suis revenue tout exprès pour le partager:
« Between yesterday and tomorrow
There is more, there is more than a day.
Between day and night, between black and white
There is more, there is more than grey. »
(Alan Bergman, Marylin Bergman et Michel Legrand)
J’avais lu l’article papier et celui du site. Je suis énervée par la stupidité de cet article où la journaliste récupère des stéréotypes à la mords moi le nœud et aussi très remontée contre le mag. On voit aussi la méconnaissance de la rédaction sur le sujet. De plus, je n’apprécie pas leur pseudo diversité de façade. Suite aux attaques la rédac chef a réaffirmé que la rédaction avait compris leur erreur et qu’ils allaient prendre cette polémique comme la base d’une réflexion plus globale. Je n’y crois pas trop, mais si effectivement réflexion il y a et bien j’espère qu’ils mettront plus de femmes noires, asiatiques, arabes et d’autres origines dans leurs pages en signe de réelle ouverture. Parce que moi un magazine qui se dit représentant des femmes et par exemple qui n’a pas mis sur sa couverture de femmes noires depuis 96 et qui n’est pas vraiment adepte de la diversité en général, j’appelle ça un mag élitiste et qui se fout vraiment de la gueule du monde. J’ai fait un article de blog sur cet article, mais le redire ici, ça me fait du bien. Et je suis contente de voir que je ne suis pas la seule que ce papier a fait réagir.
Salut ma belle,
Perso, je trouve « Elle » pathétique, comme tous les magazines féminins d’ailleurs.
Les articles « objectifs » sur les bienfaits des crèmes dont tu vois la pub trois pages plus loin, les généralités débiles sur les femmes, les hommes, les enfants dans leurs articles de « fond »…
Quand je feuillette ces magazines, je suis toujours affligée du niveau de clichés et de matraquage publicitaire : c’est l’uniformisation des styles, des pensées, des physiques… sous couvert de « hype » et de « coolitude ».
Alors, une bonne résolution pour 2012 : on se désabonne et on arrête de gâcher de l’argent, du temps et du papier (oui, en plus, c’est pas du tout écolo…). Essayez, vous verrez, on ne s’en porte pas plus mal…
Bisous from NYC